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Coeur de prêle

Ayant une mère vétérinaire, j'ai toujours eu un fort lien avec les animaux. Je les imitais, jouais comme eux et faisais des vocalises animales. Jusque-là rien de plus normal pour un enfant (petite précision, je suis HPI). Mais vers 5 ans, j'ai voulu devenir un animal, leur monde me paraissait plus simple, plus beau et plus logique que le monde humain, de plus j'ai été familiarisée très tôt avec les problèmes qu'il y avait dans le monde... Famine, maltraitance, injustice, dictature... Ce qui m'a très tôt amenée à être dégoûtée de la race humaine.


Je cite mes paroles à 6 ans :" j'ai honte d'être humaine". Voilà ce que j'ai dit, si bien que depuis cet âge, je me suis toujours sentie animale.

En CM1, j'ai découvert la guerre des clans, ce qui m'a amenée à créer, ou plutôt me reconstruire, un monde rien qu'à moi, rempli de chats, de forêt et de livres. J'ai créé un petit clan dans ma cour de récréation, avec les quelques amis que j'avais. Mais leur humanité reprenait toujours le dessus. Courir à quatre pattes et de miauler, pour eux, c'était un jeu, pour moi, une libération, comme une reconnexion à mon vrai esprit.
 

Cette année-là, je suis allée à la neige, je ne pensais nullement à faire des igloos ou des batailles de boules, mais à creuser des trous pour m'y glisser entièrement ou de courir à quatre pattes pendant des heures en grimpant aux arbres.

En CM2, une bonne amie a commencé à se comporter comme une adolescente, tandis que je me comportais encore plus tel un animal, elle me pensait débile, et inversement. Il y avait, en fin d'année, des cours de reproduction humaine. J'en suis sortie traumatisée... Au lieu de juste avoir une réaction normale, genre pleurer ou me cacher des yeux, j'ai commencé à japper et à claquer des dents en couinant.
 

À mon entrée en sixième, j'ai fait une dépression. C'est là que j'ai découvert la communauté thérian, en cherchant,j'ai trouvé des personnes comme moi et qui ressentaient les mêmes choses. Je ne trouvais pas d'amis au collège, je passais mon temps à dessiner, ramasser des noisettes et grimper aux arbres pour y manger mon dessert. Mon coming-out s'est fait rapidement et s'est très bien passé. J'ai pu enfin réussir à assumer pleinement qui je suis et à arrêter d'essayer d'être quelqu'un d'autre pour plaire. J'ai su faire fi des moqueries et du mépris, et aujourd'hui, j'ai des amis qui me comprennent et qui m'aiment pour qui je suis.


J'espère que ce témoignage pourra aider des jeunes thérian en quête d'eux même et, si je devais leur dire quelque chose, c'est que surtout, il y aura toujours quelqu'un qui t'aimera pour ce que tu es, crois en toi !

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