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Le harcèlement est une réalité qui touche malheureusement de nombreuses personnes, et il peut prendre des formes multiples. Dans cet article, je souhaite partager mon histoire personnelle, celle de mon expérience de harcèlement au collège, simplement parce que j’étais therian. Une expérience qui m’a profondément marquée et qui m’a poussée à en parler aujourd'hui.
Qu'est-ce que la therianthropie ? Avant de commencer, il est essentiel de comprendre ce qu’est la therianthropie. Il s'agit d'une identité ou d'une orientation spirituelle dans laquelle une personne se sent profondément connectée à un animal, que ce soit par un ressenti interne ou par une croyance personnelle. Les personnes thérians ne prétendent pas être des animaux, mais elles vivent leur connexion avec le monde animal d’une manière particulière, souvent très intime. Cela peut se traduire par des ressentis physiques, émotionnels, ou des comportements inspirés par l'animal avec lequel on se sent lié.
Pourquoi ai-je été harcelée ? Mon histoire a commencé au collège. À une époque où l’on cherche encore à comprendre qui l’on est, j’ai commencé à explorer et à comprendre ce lien que j’avais avec certains animaux. Je me suis identifiée comme therian, un état qui me permettait de mieux comprendre certaines de mes émotions et sensations. Cependant, cela n’a pas été compris de la même manière par mes camarades. Ils ont trouvé étrange que je parle de cette identité et m'ont rapidement étiquetée comme étant différente. En tant qu’adolescente en quête d’acceptation, cela m'a mise dans une situation très délicate. Les moqueries ont commencé : des surnoms cruels, des blagues sur ma "folie" ou mon "comportement bizarre", et des rumeurs qui circulaient sur ce que cela signifiait d’être therian. L'isolement et l’intimidation Ce qui a commencé comme de simples moqueries a rapidement évolué en intimidation. Les élèves me suivaient dans les couloirs, riaient de moi devant d'autres personnes, et cherchaient constamment à me rabaisser. Les insultes étaient souvent liées à mon identité therian, mais elles prenaient aussi d'autres formes, comme des remarques sur mon apparence ou ma manière d’agir.
Je me souviens d'un incident particulièrement douloureux : lors d’un cours de sport, un groupe de filles a commencé à imiter mes "mouvements d’animal" de manière moqueuse. C'était une expérience humiliante, et chaque jour, cela me pesait un peu plus. La solitude est devenue mon lot quotidien, et je me sentais de plus en plus exclue. Les professeurs, bien que présents, semblaient ignorer les signes de harcèlement. Le système scolaire manquait de moyens pour comprendre ce genre de situation.
L'impact sur ma santé mentale, le harcèlement n'est pas qu'un simple phénomène social, il a des répercussions profondes sur la santé mentale. À force d’être attaquée, j'ai commencé à douter de moi-même. J’ai cherché à changer, à me conformer aux attentes des autres pour échapper à la souffrance. Cela a créé un sentiment de honte autour de mon identité therian, une honte que je n'aurais jamais dû ressentir. J'ai perdu confiance en moi, et mon bien-être mental a été durement affecté.
Comment j’ai surmonté cette épreuve ? Il m'a fallu du temps pour comprendre que ce que je vivais n’était pas de ma faute. Peu à peu, j’ai trouvé du soutien auprès de personnes bienveillantes, de plus en plus ouvertes à la diversité. Ces rencontres m’ont permis de redonner du sens à mon identité et d’accepter ma différence. Le chemin a été long et semé d’embûches, mais j'ai appris à me respecter et à m’accepter telle que je suis. Aujourd'hui, je n'ai plus honte de mon identité therian.
Ce qui était autrefois une source de souffrance est désormais une partie de moi que je défends et assume fièrement. Sensibiliser et prévenir, je veux que cet article serve à sensibiliser les autres aux réalités du harcèlement, mais aussi à montrer que les différences sont une richesse, pas une source de moqueries. Il est crucial de créer des environnements scolaires et sociaux dans lesquels chacun peut s’épanouir sans avoir peur d’être rejeté ou persécuté pour ses croyances ou son identité. Le harcèlement n’est jamais acceptable, peu importe les raisons. Il est important que les institutions, les enseignants et les élèves eux-mêmes prennent conscience de ce problème et agissent pour créer une atmosphère d’inclusion et de respect.
L'impact sur ma personnalité : une violence qui ne m'était pas propre. Le harcèlement que j’ai vécu n’a pas seulement affecté mon bien-être mental, il a aussi changé mon comportement. L’une des conséquences les plus marquantes de cette expérience a été la montée d’une violence en moi. Cela n’a pas été immédiat, mais avec le temps, j'ai commencé à me refermer, et cette colère accumulée m’a poussée à réagir de manière plus violente. Au début, je me suis souvent retrouvée à répondre par l'ironie, à lancer des remarques acides, mais ce n'était pas suffisant pour apaiser la frustration. Petit à petit, cette violence verbale a laissé place à des comportements plus physiques. Je me suis mise à me défendre différemment, de manière plus impulsive et plus agressive, souvent pour repousser les autres avant même qu'ils ne m'attaquent. Il m'arrivait parfois de m’énerver pour des raisons qui, rétrospectivement, semblaient insignifiantes, mais c’était devenu une manière de gérer ma peur, ma honte, et cette douleur silencieuse que je n'avais pas l'habitude de montrer. Je devenais méfiante, même avec mes proches, et ma colère s’exprimait par des gestes brusques, des paroles blessantes. Ce n'était pas la personne que j’étais vraiment, mais c'était le fruit d'une souffrance profonde que je ne savais pas comment canaliser autrement. Je me suis sentie, à plusieurs reprises, comme une boule de feu prête à exploser à tout moment, et ce n’était pas tant contre les autres que contre moi-même.
Se libérer de la violence intérieure, il a fallu du temps pour comprendre que cette violence n’était pas une solution, ni une réponse saine à ce que j'avais vécu. Cela m'a demandé de travailler sur moi-même, de remettre en question mes réactions et d’accepter que je pouvais me défendre sans tomber dans la violence. Ce n'était pas facile, mais peu à peu, j'ai appris à mieux gérer mes émotions, à chercher des moyens plus constructifs pour faire face à l'injustice et à l'agression. Aujourd'hui, je sais que la violence ne fait que renforcer la douleur, tant pour soi-même que pour les autres. Ce n'était pas ma véritable nature, mais un mécanisme de défense face à un environnement hostile. Cela fait partie du processus de guérison, et j'ai appris à m’en libérer.
Une rencontre qui a tout changé : le soutien d'une amie therian. Dans cette période sombre, où je me sentais de plus en plus isolée et en proie à la violence intérieure, j'ai fait une rencontre qui a tout changé. Une fille, qui elle aussi s’identifiait comme therian, est entrée dans ma vie. Elle était nouvelle au collège, et dès que nous avons commencé à parler, j'ai immédiatement ressenti une connexion profonde. C'était comme si elle comprenait exactement ce que je vivais, car elle aussi portait cette identité qui me semblait si isolante. Elle est devenue un pilier pour moi, m’offrant un soutien inébranlable. Nous partagions nos ressentis, nos difficultés, et surtout, notre fierté d’être thérians, malgré les jugements et les moqueries extérieures. Avec elle, je n'avais plus l'impression d'être une étrangère. Elle ne me jugeait pas, bien au contraire, elle me montrait que ce que je vivais faisait partie d’un chemin plus grand, celui de l’acceptation de soi. C’est grâce à son soutien que j'ai pu retrouver un peu de paix. Elle m’a aidée à comprendre que je n’étais pas seule dans mon combat et que mon identité therian était légitime. Elle m’a aussi appris à canaliser ma colère de manière plus saine, à ne pas laisser les autres dicter qui je devais être. À travers son amitié, j'ai compris qu'il n’y avait pas de honte à être différent. Et cette rencontre, cette amitié unique, m'a permis de reconstruire petit à petit mon estime de soi. Grâce à elle, j'ai appris à m'accepter pleinement, et à accepter la beauté de ma différence.
Conclusion : De la douleur à la guérison. Le harcèlement que j'ai vécu au collège en raison de mon identité therian a été l'une des épreuves les plus difficiles de ma vie. Mais ce chemin, bien qu'empli de souffrance et de solitude, m’a aussi appris des leçons importantes sur la résilience, l'acceptation de soi et l'importance de l'entraide. Ce que j’ai vécu n’était pas facile, mais c’est grâce à cette expérience que j’ai appris à mieux comprendre qui je suis, à m'accepter telle que je suis, et à comprendre que nos différences ne sont pas une faiblesse, mais une richesse. Ma rencontre avec une amie therian a été décisive dans ce processus. Elle m’a montré que je n’étais pas seule et qu’il est possible de se reconstruire lorsqu'on a des personnes bienveillantes à ses côtés. L’amitié, le soutien mutuel et la compréhension ont été des clés essentielles pour me libérer de la souffrance. Aujourd’hui, je suis fière de mon identité, et je sais que je suis bien plus forte que ce que j'ai pu croire à un moment donné.
Je tiens à encourager ceux qui se sentent différents, isolés, ou harcelés : vous n’êtes pas seuls. Il existe des gens qui vous comprennent, et ensemble, nous pouvons faire en sorte que les voix des uns n’écrasent pas celles des autres. Les différences, quelle que soit leur nature, doivent être célébrées, non rejetées. C’est avec des cœurs ouverts et des esprits prêts à accepter la diversité que nous construirons un monde plus respectueux et plus juste pour tous. Si vous vivez une situation similaire, n’hésitez pas à chercher du soutien. Parlez à des proches, à des amis, ou à des professionnels qui sauront vous écouter et vous aider. Le chemin est parfois long, mais il est toujours possible de se reconstruire et de trouver la paix intérieure.