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Statistiques sur l'alter-humanité

440 ! C'est le nombre d'alter-humains francophones qui ont bien voulu participer à un sondage et à répondre à quelques questions concernant leur identité. En effet, début 2025, j'ai invité à nos amis thérians et otherkins à répondre à un questionnaire depuis TikTok et YouTube. Et aujourd'hui, grâce à eux, grace vous, je vais vous partager les réponses données et les interpréter.


J'espère, avec ces statistiques, faire mieux découvrir notre belle communauté et ses particularités !


Ici, nous avons interrogé essentiellement des français (84,6%), des belges (4,4%), des suisses (3,7%), quelques québecois mais également des alter-humains d'autres pays francophones.


Statistiques sur le genre et l'orientation sexuelle


La communauté alter-humaine est majoritairement féminine (58,2 %), chose que l'on remarque très souvent lorsque l'on se balade sur les différents réseaux sociaux. Mais contrairement à ce que l'on peut imaginer, de nombreux alter-humains sont également des hommes (21,1 %) qui sont plus discrets, mais aussi des personnes non-binaires (19,8 %).

D'ailleurs, les individus transgenres ne sont pas rares dans la communauté alter-humaine (18%). Je pense que faire des recherches sur son identité de genre peut également nous pousser à faire des recherches sur notre identité tout court. Les alter-humains, dans un objectif d'introspection, prennent le temps de s'observer, de se découvrir et de mieux se connaître.

Côté orientation sexuelle, il existe aussi une grande diversité. On retrouve des bisexuels (21,4 %) en majorité, des pansexuels (19,5%), des hétérosexuels (14,3%), des lesbiennes (10,6%) et des personnes en questionnement (13,6%).

L'alter-humanité et l’identité LGBTQ+ ne sont pas liées, mais il est fréquent de voir des personnes alter-humaines appartenir aux deux communautés.

statistiques sur l'âge

La communauté alter-humaine sur les réseaux sociaux est très jeune : près de la moitié des participants ont entre 13 et 16 ans (48,7 %) , ou ont même moins de 13 ans 24,1 % . En effet, depuis 2020, le concept de thérianthropie a explosé sur Tiktok, réseau social fortement utilisé par des personnes très jeunes. Avec le temps, la communauté a évolué.


Dans les années 2000-2010, les "anciens" alter-humains étaient plus tournés vers l’introspection, alors qu’aujourd’hui, on voit davantage de jeunes s’exprimer à travers le quadrobic, les gears (masques, fausses queues...) et les vidéos en ligne.

Sur les grands groupes francophones, comme sur Discord par exemple, on retrouve essentiellement des individus entre 20 et 25 ans (8,1 %) et des personnes de plus de 25 ans (5,8 %).

Statistiques sur la neuroatypie

Beaucoup d’alter-humains se questionnent sur leur neuroatypie. Cependant, l’accès aux tests de dépistage étant compliqué, long et couteux, une grande partie des participants (42,6 %) ne savent pas s’ils sont neuroatypiques ou non (et aimeraient probablement le savoir). Parmi ceux qui en ont conscience, on retrouve des personnes ayant un TDAH en majorité (30,5%), des personnes sur le spectre autistique (16,8%) et des personnes ayant un trouble Dys (11,8%). D'autres déclarent n'avoir aucune neuroatypie (32,6%).


Je pense qu'avoir une neuroatypie peut, en quelque sorte, « engendrer » une identité alter-humaine chez une personne, et ce involontairement bien entendu. Je pense que le sentiment d'être « différent » et d'être « à côté de la plaque » face aux autres peut clairement jouer sur le sentiment de ne pas être totalement humain.


Statistiques sur la santé mentale et le bien-être


Si certains alter-humains vivent leur identité sereinement, d’autres font face à des troubles psychologiques et neurologiques. On retrouve essentiellement des individus souffrant de dépression (21,4%), mal-être pouvant conduire à la dysphorie d'espèce.


D'autres connaissent des troubles anxieux (26,4%) ou même d'un Syndrome de Stress Post-Traumatique (14,3%). Le lien entre traumatisme et alter-humanité est bel et bien réel.

Ces informations renforcent l'idée que l'alter-humanité est, souvent, la conséquence (une sorte de construction mentale) de neuroatypies et de troubles mentaux pour certains individus.


Statistiques sur les identités alter-humaines


La majorité des alter-humains sont thérians (89,4 %). Cette présence majoritaire de thérians se remarque fortement dans la communauté, d'autant plus que la hérianthropie est bien plus mise en avant sur Internet que les autres alter-humanités. Les thérians sont suivis des otherkins (34,9 %). Initialement, dans les années 70, la communauté otherkin était bien plus populaire. On retrouve aussi des fictionkins (19 %) qui émergent petit à petit et des animalhearted (19 %), identité bien plus récente. Bien qu'il ne s'agisse pas d'alter-humanité en tant que tel, on retrouve quand même de plus en plus d'otherpaws (19,7%).


Statistiques sur la découverte de l'alter-humanité


Malgré l'explosion du concept d'alter-humanité, et en particulier de la thérianthropie, sur TikTok depuis 2020, il s'avère que la majorité des alter-humains ont découvert la communauté via YouTube (48,3%) ou par le bouche-à-oreille (6,4%). Les participants ayant connu l'alter-humanité grâce à TikTok sont moins nombreux que ce que l'on aurait pu imaginer (14,9%), étant donné de l'empleur de la communauté thérian sur ces réseaux. Certains s'informent également sur des forums de discussion (6,4%) et via Discord (1,8%).


Statistiques sur l'ancienneté dans la communauté


La plupart des alter-humains sont dans la communauté depuis moins d'un an (45,4%) ou un an (25,7%). En effet, suite à un « buzz » sur les réseaux sociaux, cette identité se fait de plus en plus connaître, permettant à de nombreuses personnes d’avoir un meilleur accès aux informations et d'approfondir leur introspection.


Cependant, un grand décalage est observable avec les membres présents dans les grandes communautés francophones depuis trois ans (5,5%), quatre ans (2,5%) ou encore dix ans et plus (3,4%). Cette différence d'ancienneté entraîne parfois des tensions au sein de la communauté, certains considérant que l'alter-humanité a fortement changé à cause de l'influence des réseaux sociaux comme TikTok et Instagram.


Statistiques sur la perception de l'identité alter-humaine


La majorité des thérians perçoivent leur identité comme psychologique (42%), neurologique (18,8%) ou liée à un traumatisme (20,4%). Cependant, de nombreux participants pensent avoir été un animal dans une vie antérieure (42,9%), tandis que d'autres pensent posséder une âme non-humaine (36,2%). Certains considèrent également leur alter-humanité engendrée par des raisons philosophiques, idéologiques ou encore comme une conséquence liée à leur éducation et environnement.


Statistiques sur le nombre de thériotypes/kintypes par individu


Alors qu'entre 2000 et 2012, il était étrangement vu d'avoir plusieurs thériotypes ou kintypes (dans le sens où un individu n’a qu’une seule âme), aujourd'hui, la majorité des alter-humains en ont entre 2 et 3 (41,6%). Avoir un seul thériotype ou kintype reste tout de même répandu (25,9%). Enfin, quelques alter-humains affirment posséder jusqu'à 5 kintypes et/ou thériotypes simultanément (18,5%). On remarque que, souvent, sur les réseaux, des alter-humains ressentent le besoin de s'identifier en tant que plusieurs êtres pour correspondre à tous leurs ressentis.


Statistiques sur les thériotypes et kintypes


Les mammifères dominent largement la communauté thérian (87%). Ce phénomène est assez simple à expliquer : en effet, il a été démontré qu'il est plus facile de s'identifier en tant qu'un mammifère qu'à une autre grande catégorie animale : ils nous ressemblent plus dans leurs modes de vie, leurs attitudes et dans leurs rapports aux autres.


Ensuite, arrivent les oiseaux (13,9%) qui sont également des animaux à sang chaud et se rapprochant, en ce sens, à l'humanité. Viennent après les reptiles (6,7 %) et les poissons (3,7%).

Alors que depuis les années 90 les thérians loups prédominaient dans la communauté, on constate aujourd'hui que la grande majorité des thérians sont des chats (39,7%). En effet, les chats sont des animaux omniprésents dans notre quotidien et ce depuis l'enfance. Il est également possible que l'influence de la série littéraire La Guerre des Clans n'y soit pas pour rien.


Sans surprise, une grande partie des thérians s'identifient toujours en tant que loup (37,2%). En effet, cet animal assez proche de l'homme, et sur-représenté dans toutes les aspects de notre vie depuis notre naissance : on retrouve le loup dans les contes, dans les dessins animés, dans les livres, dans de nombreux documentaires. Le loup-garou des films (Twilight, Wolfblood, Teen Wolf...) et des romans représentent une identité animale à laquelle un thérian peut facilement s'identifier. Cela n'est pas un mal, et de nombreux loups sont très sérieux dans leur perception identitaire.


Le renard (35,1%) et le lynx (17,3%) sont suivis par la loutre (7,6%) ou même le cerf.


Du côté des kintypes, les dragons prédominent (15,5%), suivis des anges (6,5%), vampires (4,1%) et sirènes (2,3%). Les elfes (1,8%) sont paradoxalement peu représentés, bien qu'ils soient à l'origine de la communauté otherkin.


Statistiques sur le shift


Nombreux sont les participants n'ont jamais expérimenté de shift (12,9%). Le shift est - probablement à tort - l'un des éléments qui « prouve », soit disant la véracité de notre l'alter-humanité. Cependant, nous pouvons être entièrement légitimes sans en avoir jamais vécu. Les majorité des participants connaissent des membres fantômes (69,6%), des shifts mentaux (63,6%), des shifts sensoriels (38,7%) ou même une dysphorie d'espèce (43,1%). Comme on a pu le remarquer avant, de nombreux alter-humains sont trans, il est donc pertinent qu'on puisse comparer les ressentis de « dysphorie de genre » et de « dysphorie d'espèce ».


Statistiques sur le bien-être


La majorité des alter-humains se sentent relativement bien avec leur identité (40,9%). D'autres se sentent très bien (23,9%) ou encore mitigé (25,3%). Cependent une minorité de thérians souffrent de leur corps humain (8%) voir d'autres considèrent leur humanité comme une torture (1,8%).

Par ailleurs, le terme "trans-espèce" est maintenant utilisé pour décrire une personne alter-humaine qui ne se retrouve plus du tout dans l'humanité et qui ressentent le besoin intense de devenir littéralement son kintype ou leur thériotype.

Statistiques sur le coming out


Comme nous l'avons observé, la communauté alter-humaine sur les réseaux sociaux (TikTok, Instagram, Snapchat...) est très jeune. C'est sûrement pour cette raison que les alter-humains font majoritairement leur « coming out » à leurs amis (54,1%) ou uniquement à d'autres personnes en ligne (51,4 %). Certains se dévoilent auprès de leur famille (26,8 %), leur compagnon, leur thérapeute ou uniquement sur les réseaux par le biais de publications. D'autres ne souhaient pas en parler du tout (17%). En voyant toute la haine véhiculée sur les Internet, il peut être effrayant de parler de notre identité si étrange et peu commune.


Statistiques sur le quadrobic et les gears


Sur TikTok, on voit très souvent des personnes faire du quadrobic en portant un masque animal et une fausse queue. Ce sondage tend à confirmer la récurrence de cette pratique. La majorité des thérians portent une fausse queue (67,9%), un masque d'animal (63,5%), des gants ou chaussettes imitant des pattes (43,1%) ou encore des fausses oreilles (34,6%).


Bien que l'alter-humanité soit distincte du fandom furry, certains alter-humains portent un costume furry (fursuit) afin de se rapprocher de leur animal intérieur.


Bien qu’absolument pas obligatoire ni représentatif de la communauté alter-humaine, beaucoup souhaitent afficher leur identité et se rapprocher d'elle par l'utilisation de « gears » . Il est quand même important de rappeler qu’être un alter-humain est avant tout un ressenti intérieur et que les accessoires ne sont qu'un plus.

Conclusion

Pour conclure, même si l'échantillon de participants est relativement petit, je pense que le sondage est assez représentatif de l'identité alter-humaine dans les pays francophones.

On sent, au sein de la communauté, le fort décalage entre l'ancienne et la nouvelle génération d’alter-humains ainsi que l’important écart d'âge entre les membres de celle-ci. La naissance des réseaux sociaux a provoqué « une nouvelle ère de l'alter-l'humanité ». Une ère où on a plus tendance à montrer notre alter-humanité au monde, à porter des accessoires et à vivre son animalité au grand jour.

Malheureusement cette confusion permanente entre les ressentis thérian et le quadrobic est néfaste pour la communauté et sa crédibilité.


Cependant, depuis la popularisation de l'alter-humanité sur TikTok, nous rencontrons aussi une plus grande diversité de thériotypes et de kintypes que depuis des années (bien qu'il reste une grande majorité de chats, de loups et de renards).


Nous rencontrons des personnes venant de tout horizon : transgenres, neuroatypiques, ayant des troubles psychiques, ayant vécu des traumatismes, passionnées par l’ésotérisme... Au final, on peut dire qu'il y a du mauvais comme du bon qui ressort de cette popularisation. Espérons que ce « buzz » se tournera totalement à notre avantage.

 
 
 

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